Mangeons des figues …

 Si les images codées du style apocalyptique ne nous sont pas familières, les « actus » TV, les épreuves personnelles ou collectives suffisent … saint Paul a connu prison et dénuement, il n’est donc pas dans le déni quand il écrit : « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? la détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger…etc. » (Romains 08/v 35- 39 ). Il me semble que saint Paul dit autrement la Parole de ce jour.

Le figuier perd ses feuilles en hiver ; il évoque les ravages douloureux que produisent les temps d’épreuve. A la différence de l’amandier, il tarde à reverdir. Il n’annonce pas le printemps, mais l’été. Parmi raisins, dattes, olives, amandes, la figue est le seul fruit qui se mange entièrement. Rien à rejeter. Il peut donc évoquer la Parole de Dieu entièrement nourrissante. Jésus est le seul qui porte cette parole qui ne passe pas, parce qu’elle est divine. Lui aussi, va connaître incompréhension, persécution, mort… Mais, il sera relevé. Il vient à nous aujourd’hui, non pas en reversant en arrière dans le temps terrestre, mais comme le Soleil au-delà des jours et des nuits…

Du coup, nous ne sommes plus vissés, ni au pessimisme, ni même à l’optimisme ; mais par Lui et avec Lui, nous pouvons nous laisser saisir par la lumineuse petite Espérance. Sa Puissance peut en maintenir plus d’un debout, y compris dans les nuits et les malheurs …

Dieu est plus que proche (Père) mais aussi tout autre (aux cieux), Son Esprit ne se confond pas avec mes sentiments, Son Espérance ne se confond pas avec mes espoirs, sa Parole ne se confond pas avec mes pensées, Son amour ne se confond pas avec mes émotions, Sa « théologie » ne se confond pas avec ma théologie …

Père Jean-Louis +